25.10.06

Thailande - Trip 2 - Day 5

Thanks for making me a fighter…

Et bien en voilà encore une bonne journée que celle d’hier…Une fois n’est pas coutume, je n’ai pas écrit le soir même…J’étais comme qui dirait épuisée… Mais j’ai maintenant les idées un peu plus claires et surtout je ne risque pas de m’endormir sur mon clavier.

Ce fut donc une super journée. Ma visite habituelle au cyber café du matin, et à mon retour, j’ai discuté avec Manu. C’est très intéressant de savoir comment un Français qui a choisi de vivre ici depuis 10 ans voit les autochtones. Il travaille avec eux, enfin…il essaye… Apparemment, ça n’a pas l’air très simple non plus, et il semble que ce ne soit pas chose aisée de leur faire confiance. En plus, comme il ne faut jamais leur fait perdre la face, il est impossible de les réprimander…Bref, petite convers’ plutôt intéressante. De toute façon avec Manu, c’est TOUJOURS intéressant…Puis il est parti vaquer à ses occupations et je suis restée avec les filles.


Et puis Aom a fini de travailler, et comme prévu, nous sommes parties toutes les deux en ville, sur son petit scooter.
Direction, le magasin de sport qui était fermé la veille. J’ai pu donc acheter mes gants (rouges, 100% cuir made in Thailand), mes bandelettes, et mes protège-tibias (rouges aussi)…pour aller avec mon short de boxe rouge.

Ce n’est qu’après que j’ai appris qu’en boxe, le rouge est la couleur des champions. Les débutants, eux, se contentent du bleu…bon ben tant pis, hein…je vais rester en rouge et je n’aurai qu’à devenir une championne.

Après le magasin, nous sommes allées boire un verre, et manger un ptit truc quand même, histoire de prendre des forces. C’est un plaisir de discuter avec Aom. Elle est curieuse, elle veut tout apprendre, et enrichir son vocabulaire français…Et en plus, c’est une super guide ! Après le café, elle m’a amenée au Wat Phrasing…L’un des plus vieux temples de Chiang Mai, qui date du 15ème siècle, et qui n’est pas là que pour faire joli…Les jeunes moines sont installés là-bas pour la méditation et l’apprentissage…et les habitants de Chiang Mai viennent s’y recueillir très régulièrement. On y trouve d’ailleurs le plus grand bouddha de la ville. Et puis ce fut l’heure pour elle de me déposer au lieu de rendez-vous pour partir au camp de boxe.


Juste le temps de discuter de tout et de rien avec le monsieur qui s’occupe de ça, et le pick-up est arrivé.
Allez, on ne réfléchit plus, et on y va !
Je rencontre un Américain, vétérinaire de son état qui vit à New York, et qui a pris un congé sabbatique pour faire un tour de l’Asie. Et il a donc décidé de se maintenir en forme en pratiquant le Muay Thai. C’est un garçon très sympa, et qui n’est pas l’Américain moyen. A savoir, il a déjà voyagé sur tous les continents, et en particulier l’Amérique du Sud et l’Afrique...Bref, c’est une personne intéressante.
On sort un peu de la ville et on finit par arriver au camp d’entraînement. Rudimentaire, dans son genre ! Le ring est à l’extérieur, éventuellement protégé par un simple toit en tôle. Les sacs de sable sont également à l’extérieur. Il y a bien une sorte de bâtiment, mais c’est une mini-chambre pour les jeunes apprentis boxeurs…Enfin futurs champions, devrais-je dire ! Ils sont pas là pour rigoler, eux !
Et a priori, moi non plus. J’ai à peine le temps de me changer qu’un entraîneur vient s’occuper de moi. Il est super jeune, 25 ans je pense. Et il parle aussi bien l’anglais que moi le thaï…mais avec des « I show you », des « You look », des « you do same same », on arrive à s’en sortir.
Pascal, mon coach français, m’avait prévenu. Ils n’expliquent rien. Ils montrent, et tu fais pareil. Alors c’est parti, les blocages, les uppercuts, les crochets, les genoux, les coudes…et les KICKS ! C’est ce que je préfère ! Je vais avoir des tibias en béton…ou en mille morceaux, l’un ou l’autre !
Mais je tape en tous cas. Peut-être même quand il ne faut pas, quand il faut simplement répéter le mouvement. Du coup, mon pauvre entraîneur se prend quelques coups de genoux dans le plexus…Enfin, lui il est blindé comme un coffre-fort niveau abdos. Et heureusement d’ailleurs...
Un deuxième entraîneur prend le relais…Mister Tatouages 2006, je suis sûre ! Il est rigolo, sauf qu’il est encore moins là pour plaisanter que le précédent. Lui il attaque direct ! « You like music ? » demande-t-il entre deux low-kicks ? « yes yes » je réponds en bloquant son kick avec mon genou. « Tonight you go out ? » reprend-il en me montrant un front kick. Et moi je réponds « … ? ». Si j’ai bien su lire entre les lignes, il me propose donc de sortir en boîte avec lui, le chenapan ! Je l’avais dit, il attaque sévère ! Le problème quand même, c’est qu’il a épuisé la totalité de son vocabulaire anglo-saxon. Et une soirée où on ne pourrait pas discuter ne fait pas partie des choses que je recherche spécialement. Et en plus, le soir, j’avais prévu d’aller manger japonais avec Manu et Ludo. Donc quoi qu’il en soit, impossibeul ! Mais plutôt tenace, le petit ! « Toumolo you go Kao Lak stadium naïne o clock ?! ». Ah donc j’ai rencard à 21h pour assister à un match de boxe avec lui. Et bien parfait, on verra bien quoi faire le moment voulu.
Et tout ça en continuant l’entraînement bien sûr ! Et puis un troisième prof prend le relais. Un peu plus âgé celui-là, 35 ans je pense. Un ancien champion…ou rock star, je sais pas trop. Au contraire de tous les autres boxeurs qui ont les cheveux très courts, lui il est les porte longs, tenus par un bandeau sur le front à la Jimi Hendrix. Et sur le nez, une paire de lunettes noires qu’il ne quitte jamais. Il a un look extraordinaire ! Mais il a bien l’air de savoir ce qu’il fait. Il me fait monter sur le ring (Yes ! ma première fois sur un ring !) et continue l’entraînement.
Ce que je ne dis pas, c’est qu’il fait une chaleur de malade bien sûr ! Ce que je ne dis pas non plus, c’est que j’ai passé les ¾ de la séance à m’entraîner pieds nus sur du béton…Et des pivots de pied, sans chaussures, sur du béton, pendant 1H30, c’est une catastrophe ! J’ai une ampoule de 7cm de diamètre, bien à vif, comme il faut ! Mais j’ai continué à m’entraîner. De toutes façons, y’avait plus grand-chose à faire à part serrer les dents. Et puis les cris d’encouragement et de satisfaction de mon rockeur de prof me motivaient pour continuer.
"Gooooooooooood Lau!" "Kick!" "Elbow" "Kick!"

Ah, j’ai donné, en tous cas ! A Paris, quand je m’entraîne, j’ai des protège-tibias pour les kicks. Ici, que dalle ! Et je cogne pareil ! Mais ça fait un bien fou, quand même ! Et les profs ont l’air satisfait, et peut-être même un petit peu impressionnés…Cooooool!
Mais une fois l’entraînement terminé, je leur montre mon pied et ils se mettent à trois pour tenter de soigner la plaie. Un qui tient le ciseau, l’autre mon pied, et le troisième qui me répète « Sabaï Sabaï » (confortable, confortable, cool Raoul), en rigolant. Ils ont de la bétadine sous la main, plutôt une bonne nouvelle ! Une compresse, un sparadrap, et c’est terminé…la session d’entraînement, je veux dire. Grrr ! J’avais encore beaucoup à donner moi ! Enfin bon, j’en profite pour faire des photos, et observer les petits en plein entraînement. Ils sont tout minces, tout mignons, mais sur le ring, ce sont des tueurs déjà. Et puis ils enchaînent ! 100 coups de genoux alternant droite-gauche dans les sacs de sable ! Et vas-y ! Impressionnant !

L’heure du retour en ville a sonné. Le pick-up, puis un tuk tuk, direction la DOUCHE ! Manu et Ludo se préparent aussi et nous nous rendons donc au fameux resto japonais, tenu par un vrai chef japonais. Tout y est, l’ambiance, la nourriture, le saké…L’espace du repas, je me suis vraiment revue au Japon. J’ai mangé des sashimis excellents, des yakitori sublimes, et un tonkatsu qui me fait encore saliver rien que d’en parler ! Quant au saké, il était à point. Mais pour une fois, nous n’avons pas fait de vieux os, et nous sommes rentrés à la case départ sans détour. Tant mieux, car je me sentais comme qui dirait… vidée ! Alors quoi faire ? je veux retourner m’entraîner demain, mais mon pied est quand même dans un sale état…Bon, et bien on verra.

I'm a survivor!!