27.10.06

Thailande - Trip 2 - Day 6 & 7

Qu’il est parfois bon de ne rien faire !

Surtout après une journée comme celle d’hier…Tellement chargée que je n’ai pas eu le temps d’écrire…ce qui fait que ce soir, j’ai deux jours à raconter.

Commençons donc par hier, mercredi 25. Pas de miracle ; mon ampoule géante n’a pas disparu pendant la nuit…chiottasse ! il va quand même falloir que je trouve quelque chose à mettre dessus pour désinfecter…et puis surtout je n’ai pas envie d’arrêter l’entrainement.
Donc petit-déjeuner, et puis direction la pharmacie, clopin-clopant… Bétadine, compresses, sparadrap…tout ça pour 2€ ! Puis une petite heure dans mon cyber café préféré où je suis encore la première. Je dépile mes mails, je lis vos commentaires, je blog, nous bloguons, vous bloguez…
Retour à la maison, et il est déjà l’heure de se préparer pour aller à l’entraînement. Je nettoie ma plaie, je la protège du mieux que je peux, ce qui n’empêche en rien une petite douleur lancinante. Mais pas grave, je vais aller au camp malgré tout ! On n’est pas là pour rigoler…

Et d’ailleurs, je vais même aller à pied à l’endroit où on a rendez-vous. 25 minutes de marche sous le soleil avec 35°C, vive l’effet sauna ! Juste le temps de discuter avec le monsieur de l’agence, et le chauffeur arrive…ainsi que Dominic, le vétérinaire new yorkais, et Mark, un ami avec qui il voyage.
A l’arrière du pick-up, les conversations vont bon train, et nous voilà déjà arrivés au Chay Yai Gym. On est accueillis là-bas comme si on s’y entraînait depuis des semaines. Mais je crois que les plus contents de nous voir arriver sont les petits boxeurs…ils s’entraînent avec nous, ils rigolent et s’amusent avec nous…
Allez, en piste ! Echauffement, étirements, et c’est parti. Mon coach rock-star me bande les mains et « Lau ! Ling ! »…merci de comprendre « Lau, sur le ring ! ».
Ah bon ? déjà ? soit. J’ai gardé mes chaussettes pour essayer de protéger mon pied, mais ce n’est pas très efficace.
Pas grave ! Kick, kick, kick, punch, coude, genou, blocage !
« Ca (kick !) fait (kick !) du (kick !) bien (kick !) ».
Le truc qui me fait plaisir, quand même, c’est que tout le monde ne monte pas s’entraîner sur le ring. Ca doit donc vouloir dire que je me débrouille pas trop mal…C’est qu’il avait raison Pascal, ils ont l’air impressionné mes coachs ici.
Après la rock star, c’est mister Tatouages qui prend le relais. On enchaîne sévère, on rigole bien, et il en profite pour réitérer sa demande de la veille, à savoir, se retrouver au Kawila Stadium pour assister aux 8 combats qui auront lieu le soir. Of course ! Je vais pas louper ça quand même ! L’entraînement se poursuit et se termine par une série de « droite-gauche » dans le sac de sable, et quelques centaines d’abdos. Puis il est l’heure de se rentrer, histoire d’être à l’heure au stadium. Douche, et c’est reparti.
Bon, entre temps, mon pansement s’était barré, et j’ai atteint la 3ème couche sous cutanée, à cause du frottement. Shit, shit ! Puis j’ai un hématome au-dessus de la cheville droite, et sur le pied…ainsi que sur la cuisse gauche ! Enfin, ça c’est moindre mal…Le visage est (quasiment) intact.
Bon allez, les premiers combats sont à 20H30, il est temps de se mettre en route.
Le Kawila Stadium n’est pas loin de la maison, je m’y rends à pied, en serrant un peu les dents quand même.
Là-bas, l’ambiance est au rendez-vous ! Quelques touristes, mais surtout des autochtones, venus dans l’espoir de remporter leurs paris. Car en Thaïlande, on parie sur tous les combats !
C’est absolument incompréhensible pour un non-initié. Tous les parieurs et bookmakers se trouvent sur un des côtés du ring et se font des signes pendant tout le combat. Ca ressemble, selon les matchs, à une basse-cour en folie ! Ils crient, encouragent, accompagnent chaque action d’un « oh wéééé » !
Ca, plus la musique qui est jouée pour rythmer les combats. Les musiciens sont à côté du ring, avec une sorte de flûte façon « charmeur de serpents », une sorte de djumbé local, des maracas…lorsqu’ils accélèrent le rythme, les coups s’enchaînements également plus vite.

Les premiers combats sont livrés par des garçons de 9 ou 10 ans. Et ils ne font pas semblant, les bougres ! Ca castagne sec ! 1er round, 2ème, 3ème…Je sais que le muay thai est solidement ancré dans les traditions thaïes, mais je me demande ce qu’une mère ressent quand elle voit son fils cogner de cette façon. Enfin le truc, c’est que tout ça se fait sans haine…Cela reste fraternel, vraiment. J’ai vu un jeune mettre son adversaire k.o, se précipiter pour s’assurer qu’il allait bien et lui faire un câlin quand il a du abandonner…

Un combat commence toujours par des prières. Les deux adversaires vont saluer les 4 coins du ring puis se rendent au milieu où ils font une sorte de danse rituelle. Enfin, ils terminent en se rendant sur les 4 côtés pour terminer leur prière. Chacun retourne dans son coin où les attendent leurs entraîneurs respectifs. On les fait boire, on les frotte avec du camphre, on leur met leur protège-dents puis l’entraîneur retire l’espèce de petite couronne que porte le boxeur en lui tenant la tête et en faisant une prière. Je ne sais pas pourquoi, mais je trouve ça très émouvant. Surtout avec les petits…Il y a un vrai respect de leur professeur, et pour les petits qui vivent dans les camps d’entraînement, il représente souvent un substitut à ses parents qui sont restés dans la campagne.

C’est quand même assez « typique », cette ambiance. L’endroit est vraiment désuet, quelques néons éclairent la salle…enfin, le hangar qui abrite le ring, plutôt. Clairement pas un endroit où vont les touristes…et tant mieux !

Mister Tatouages, comme prévu, m’a retrouvée là-bas, mais lui est très occupé à être du côté des parieurs, et je ne peux me trouver dans cette zone si je ne parie pas. Donc je suis les combats tranquillement de mon côté, en observant bien, en reconnaissant des techniques que j’ai apprises, etc…Je ne crois pas qu’on laisse organiser ce genre de combats entre jeunes garçons en France. Ce serait un tollé général !
Les 8 combats s’enchaînent, j’assiste à un K.O magistral…pauvre gars, il était grave sonné ! Y’a eu aussi un combat un peu sanglant, mais c’était l’arcade, donc ça saigne beaucoup. Enfin en tous cas, y’a pas grand-chose qui les fait abandonner. Ils donnent tout ce qu’ils ont, c’est hallucinant. Ils repoussent leurs limites physiques et psychologiques à chaque fois. Je suis toujours autant enthousiasmée par cet art martial, et ça me donne plus que jamais envie de continuer. (Moi ? Maso ? non…)
Après les combats, je retrouve mon coach et ses amis, dont l’un des boxeurs qui a combattu ce soir, et nous partons je ne sais où ! « Dance, thaï music, you like ? »…Bon, ça doit vouloir dire qu’on va en boîte ou un truc du genre. C’est parti mon kiki, roule ma poule, je sens que l’aventure est au bout de la mobylette qui nous transporte. Nous sommes 3 dessus, mais pas de problème, tant que ça roule…
Et là j’arrive dans un quartier bien excentré, qui n’est sur aucune carte pour touristes…Que des Thaïs…Il y a des bars « karaokés », devant lesquels de jeunes filles sont assises en rang d’oignons, attendant d’être choisies par un client. Une sorte de bordel amélioré pour les Thaïlandais.
Ici, les farangs (« étrangers ») ne sont pas les bienvenus.
Nous, nous allons en face, dans une boîte. Impossible de vous dire le nom, tout est écrit en thaï. A l’intérieur, un groupe joue les tubes pop thaïs actuels. Ca danse, ça boit, ça s’amuse…Insouciante jeunesse thaïlandaise…Ok, je me fais dévisager, mais pas de souci, je souris ! Non, je ne suis pas perdue, je sais ce que je fais là, maï pen raï (pas de souci !).
Nous prenons une table, et retrouvons d’autres amis, qui se présentent, me posent plein de questions etc…Très sympa, j’adore, même ! Et puis le groupe joue des morceaux de Sek Loso, super pop star thaï dont j’avais ramené des albums lors de mon premier voyage ! Je connais les chansons par cœur, et ça, les Thaïs, ça les scie ! Bref, la soirée va bon train…
Puis vers 2h, ça sent la fin. Je pars donc avec mon coach qui propose d’aller au « Spicy »…Késako le Spicy ? on verra bien ! Allez, cette fois, on file en tuk tuk. Le Spicy est une sorte de bar, en centre-ville, pas encore fermé à cette heure. Seulement quand nous arrivons là-bas, sur qui je tombe ? Manu, mon hôte de la guesthouse. Cool ! Sympa, ça ! Sauf que…en voulant aller lui faire coucou, je ne me rends pas compte qu’il y a une bagarre qui se prépare entre des farangs et des Thaïs. Et autant ils sourient tout le temps, autant quand il y a un problème, ils ne rigolent plus du tout. Moi j’arrive avec la gueule enfarinée, et Manu se retourne et me dit « gentiment » de « dégager, que je n’ai rien à foutre là ». Aouch !
Je devais vraiment être dans le gaz, mais je me suis rendu compte qu’il essayait de calmer le jeu et qu’il valait mieux que je reste à distance. Sympa comme tout ! Du coup, mon coach et moi sommes partis, bras dessus, bras dessous, aller voir ailleurs si on y était. Et puis surtout, je suis allée me coucher, beaucoup trop d’adrénaline pour une même journée.
Ludo m’a appris le lendemain que le Spicy était un endroit glauque, le repère des « viandes saoules » la nuit… Hmm, sympa comme tout !

Du coup, j’ai dormi comme une masse, presque toute la journée. De toutes façons, je ne vais pas aller m’entraîner aujourd’hui, vu l’état de mon pied. Autant lui laisser un peu de repos. Je comate, je lis, je regarde quelques films…Puis vers 19h, je mets les voiles ! Il y a soirée boxe au TaePae Stadium, avec un des petits de mon camp qui combat. Nous nous devons d’être tous là derrière lui ! Je vais dans la petite agence chercher mon billet, et je retrouve quelques amis du camp qui se sont demandés pourquoi je n’étais pas venue m’entraîner aujourd’hui. Mais ils savent aussi pour mon pied. L’un d’entre eux me dit d’ailleurs que vu mon niveau actuel, il me faudrait simplement un mois d’entraînement avant de monter sur un ring pour combattre ! « Tu plaisantes !??! », « Non, pas du tout ! ». Ah, ben c’est noté donc…Enfin avant que je passe un mois à m’entraîner ici…L’an prochain… ?

Bon allez, direction le stadium. Celui-là est bien différent du Kawila. Beaucoup plus destiné aux touristes, il est entouré par des bars, des tables et ils jouent une musique plus technoïsante que traditionnelle. Je retrouve le reste de mon camp d’entraînement : coachs, gamins et élèves, dont Mark et Dominic, les Américains. Ces combats n’ont pas la même saveur que ceux d’hier. Trop de spectacle à mon goût, mais ça n’empêche pas les boxeurs d’y aller franco ! Malheureusement, le petit que nous sommes tous venus encourager est tombé contre un gamin un peu plus grand et sans-pitié ! k.o avec un coup de coude…Enfin il a bien tenu quand même.

Ce soir, il y a même un combat de filles. Ca, c’est cool ! Enfin…On dirait qu’elles rigolent encore moins que les garçons. Ces regards de tueuses ! Ca déchire grave !!! J’adore ! Elles se mettent de ces peignées, un truc de malade !

Puis vient l’heure de la détente et de la rigolade…Quatre boxeurs montent sur le ring, deux « rouges », deux « bleus ». On leur bande les yeux, on les met face à face au centre du ring, la cloche retentit, et c’est parti. Imaginez quatre boxeurs qui essayent de cogner sur l’adversaire, mais qui ne voient rien ! C’est comique ! Hilarant même ! Une sorte de colin-maillard un poil plus violent ! Mais tout le monde rigole beaucoup…c’est d’ailleurs le but, car une fois ce faux combat terminé, les « clowns » descendent parmi les spectateurs touristes avec une boîte en demandant un peu d’argent…

Il est temps de rentrer. J’espère que vendredi, je pourrai aller m’entraîner. J’ai ressenti comme un gros manque, je suis accroc définitivement au Muay Thai. Vive le Muay Thai !! Ah, mes aïeux… ! Que d'emotions!

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Toujours aussi agréable a lire... On arrive même à avoir mal aux pieds en même temps et à serrer des dents lorsque tu en parles.
Mon prof de 4iem aurait dit "c'est pittoresque!" Ouais il aurait mieux fait de me faire lire tes blogs plutot que ces livres que jn'aimais pas!
Je sais ce que je vais t'offrir à noel... street fighter. Le fictif ca a du bon parfois, et puis ca fait moins mal...

vendredi, 27 octobre, 2006  

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